A LA DECOUVERTE DES REFLEXES - LE RTAC
A la découverte des réflexes
Le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC)
Le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC) émerge in utero, vers la 18ème semaine et est présent jusqu'à environ 6 mois après la naissance du bébé.
Quand le bébé tourne sa tête d'un côté, le bras et la jambe de ce même côté s'étendent alors que le bras et la jambe opposés se fléchissent.
Quel est le rôle du réflexe tonique asymétrique du cou ?

Avant la naissance, il procure au fœtus une stimulation tactile, proprioceptive et vestibulaire.
Il aide l’enfant à naître.
Pendant les 6 premiers mois de vie du bébé, ce réflexe est important pour :
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La respiration du bébé lorsqu’il est placé sur le ventre
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Le développement du tonus musculaire du bas du dos ainsi que pour la mobilité du bassin
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La latéralisation
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La différenciation des mouvements de la tête de ceux des membres
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Le développement de l’audition, de la vue
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La coordination œil/main
Comment favoriser le bon développement du RTAC chez le bébé ?
Laissez votre enfant bouger librement au sol (à éviter : les trotteurs, Youpala, baby relax et autre sièges).
Si possible favoriser l’allaitement durant au moins les 6 premiers mois.
Si cela n’est pas possible, pensez à ne pas donner le biberon toujours du même côté.

Qu’elles peuvent être les conséquences si le RTAC ne s’est pas correctement intégré ?
Lorsque le RTAC n’est pas intégré, voici quelques conséquences possibles.
(Je précise que la non-intégration de ce réflexe n’est pas la seule réponse possible)
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Difficultés de concentration / attention / mémorisation / réflexion
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Se tromper souvent entre sa droite et sa gauche
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Difficultés de lecture / écriture à la main (pression excessive sur le stylo, mal à la main et/ou au bras) / épellation / mathématiques
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Difficultés lors de l’apprentissage du vélo (perte d’équilibre lorsque l’enfant tourne la tête)
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Maladresse : quand nous sommes derrière un bureau et que lorsque l’on bouge des objets tombes au sol / se cogner souvent aux meubles / etc.
Le RTAC et les défis de lecture et d’écriture :

Le RTAC peut être une gêne dans l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.
Un exemple pour bien comprendre ce qui se joue lorsqu'un enfant n'arrive pas à écrire à cause du RTAC non intégré : L'enfant en tournant sa tête pour regarder la page va déclencher le mouvement réflexe. Son bras va vouloir s'étendre et ses doigts vont s'ouvrir. Ces mouvements réflexes vont demander beaucoup d'effort à l'enfant pour pouvoir maintenir la tenue du crayon ainsi que pour écrire à l'endroit voulu. Par conséquent, l'enfant va fatiguer plus rapidement, avoir des douleurs et des crispations dans le haut du corps notamment dans le bras et la main qui écrit. La qualité et la quantité de l'écriture sont toutes deux affectées.
Lorsqu'en séance nous travaillons ce réflexe, non seulement nous donnons la possibilité de travailler la coordination, le tonus musculaire, la latéralisation. Mais aussi nous travaillons la vision (poursuite oculaire, vision binoculaire), ce qui peut être un bon complément d'accompagnement lorsqu'un suivi en orthophonie et/ou orthoptie est déjà mis en place. Bien souvent, nous observons des améliorations de compétences en lecture, d'écriture et en expression écrite.
Sources
Pour en savoir plus voici quelques liens utiles :
Vidéo IMP sur le RTAC :
Description de l'enfant ayant un réflexe tonique asymétrique du cou non intégré : https://www.youtube.com/watch?v=_WqawXm_rjw
La latéralité et les réflexes archaïques : https://www.youtube.com/watch?v=LkFFBwaVfe0
Article en anglais du Lancet « Effets de la réplication des mouvements réflexes primaires sur des difficultés de lecture spécifiques chez les enfants : un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé » de l’équipe de Martin McPhilips (février 2000) : https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(99)02179-0/references
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